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12 minutes
Piloter des voitures autonomes, écrire du code informatique, optimiser la productivité avec l’automatisation des tâches, faire avancer la recherche scientifique, fournir des traductions automatiques, poser des diagnostics médicaux, produire toutes sortes d’analyses, et même créer un site web assisté par ordinateur… 😮
L’intelligence artificielle est désormais capable de tout cela, et bien plus encore… 🤖🦾
À mesure que ces systèmes deviennent plus performants, notre monde produit de façon plus efficace, plus rapide, générant ainsi plus de gains.
Mais cette technologie émergente présente autant de risques que de potentialités, et elle fait bouger les frontières de l’éthique…
L’intelligence artificielle a débarqué auprès du grand public et elle est en train de transformer en profondeur notre façon de travailler, d'interagir et de vivre au quotidien.
On n’avait pas connu ça depuis l’invention de la machine à imprimer il y a 6 siècles : le monde est appelé à changer, à une vitesse folle. 🚀
Des géants du web tels qu'Alphabet, Amazon ou encore Microsoft, ainsi que des personnalités comme Elon Musk (qui vient de sortir la deuxième version de son IA Grok), estiment que le moment est venu de parler du potentiel presque illimité de ces nouvelles technologies.
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C’est fabuleux, mais ces changements rapides soulèvent également des préoccupations morales majeures. Nul autre domaine n’a jamais bousculé à ce point la boussole éthique. 🧭
De grands questionnements découlent de la propension de l’IA à intégrer des préjugés, à contribuer à la dégradation de notre environnement, à menacer les droits humains fondamentaux, etc.
Ces risques associés à l'intelligence artificielle pourraient se cumuler aux inégalités existantes, causant un préjudice supplémentaire à des groupes déjà marginalisés.
L'intelligence artificielle fait l'objet de controverses. De nombreuses discussions philosophiques et éthiques ont lieu dans le monde entier à son sujet.
L'utilisation d'outils tels que ChatGPT a même provoqué une grève des auteurs en 2023. La question principale étant : même si l'IA peut être utilisée pour écrire des scénarios de films, est-il judicieux et / ou moral de le faire ? 🤔
Au-delà de l’éthique, l’IA pose aussi des problématiques juridiques. En l'absence de lignes directrices claires et concises, il existe un risque d'utilisation abusive et de problèmes légaux.
Oui, l'intelligence artificielle peut nous rendre plus efficace ; et c'est certainement une bonne chose. Mais cette augmentation de notre capacité à produire pourrait avoir un coût (moral, écologique, social…).
Voici 14 questions éthiques que l’on peut se poser au sujet de l'IA…
À mesure que nous inventons des moyens d'automatiser les emplois, nous permettons aux gens d'assumer des rôles plus complexes.
Par exemple, l’industrialisation a permis aux travailleurs de passer des tâches essentiellement physiques qui dominaient le monde préindustriel au travail intellectuel qui caractérise notre société mondialisée.
Il se pourrait qu’avec le développement de l’IA, de nombreux métiers disparaissent - ou tout au moins évoluent.
Le même scénario pourrait se produire dans de nombreux domaines professionnels au sein des pays développés.
On pourrait craindre que l'automatisation ne remplace certains aspects ou des rôles professionnels entiers, ce qui ferait grimper le taux de chômage dans plusieurs secteurs.
Mais cela peut s’avérer être un gain de qualité de vie… ✨
Si tel est bien le cas, on peut se demander ce que nous allons faire de nos nouvelles disponibilités. La plupart des gens vendent leur temps, afin de disposer d'un revenu suffisant pour subvenir à leurs besoins et nourrir leur famille.
On peut espérer que l’aide de l’IA nous permettra de nous investir dans des activités communautaires, et de trouver de nouvelles façons de contribuer à la société humaine.
La formation des modèles d'IA nécessite des quantités massives de données, dont certaines contiennent des IIP.
À l'heure actuelle, on ne sait pas vraiment comment les données sont collectées, traitées et stockées, ce qui soulève bien évidemment des inquiétudes.
L'utilisation de l'IA dans le cadre de la surveillance (par les forces de l'ordre, par exemple) soulève d'autres préoccupations, en matière de protection de la vie privée. Bien que très utiles, beaucoup s'inquiètent de son utilisation abusive dans les espaces publics, ce qui porterait atteinte au droit individuel à la vie privée. 🎥
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Comme évoqué plus haut, un récent procès contre ChatGPT impliquant plusieurs écrivains connus a attiré l'attention sur la question de l'exploitation de la propriété intellectuelle par l'IA.
Plusieurs auteurs, dont John Grisham, ont récemment poursuivi OpenAI, car l'entreprise avait utilisé leurs écrits pour entraîner leurs algorithmes.
L'action en justice met aussi en relief que ce type d'exploitation met en péril la capacité des artistes à vivre de leur plume. ✍️
Notre système économique est basé sur notre contribution à la production collective, rémunérée sous forme de salaire horaire.
Mais en utilisant l'intelligence artificielle, une entreprise peut réduire considérablement sa dépendance à l'égard de la main-d'œuvre humaine, ce qui signifie que les bénéfices seront partagés par un nombre restreint de personnes. Par conséquent, les individus qui détiennent des parts dans des entreprises fondées sur l'IA risquent de se tailler la part du lion, au détriment des autres. 🍰
Force est déjà de constater que l'écart de richesse se creuse, les fondateurs de start-up s'appropriant une grande partie de l'excédent économique qu'ils créent.
Les robots parviennent de mieux en mieux à imiter les conversations et à reproduire les relations humaines.
Cette étape n'est que le début d'une ère où nous interagirons fréquemment avec des robots, comme s'il s'agissait de nos semblables, par exemple pour de l’accueil ou du service-clients.
Même si nous n’en avons pas tous conscience, les machines déclenchent déjà régulièrement les centres de récompense de notre cerveau, dans notre vie quotidienne. Il suffit de regarder comment les jeux vidéo appâtent les internautes.
L'addiction à la technologie fait désormais partie intégrante des problématiques d’addictologie humaine.
L'intelligence naît de l'apprentissage, qu'il s'agisse d'un être humain ou d'un robot. 🎓
Les modèles d’IA subissent normalement une phase de formation, au cours de laquelle ils ”apprennent” à détecter des schémas et à réagir en fonction des données analysées.
Une fois qu'un système est entièrement formé, il peut passer à la phase de test, au cours de laquelle il est confronté à de nombreux exemples d’applications concrètes.
Bien sûr, le monde réel diffère de ces tests réalisés en laboratoire. Ces systèmes peuvent se tromper. Par exemple, une machine peut “voir” des choses qui n'existent pas.
Si nous désirons pouvoir compter sur l'IA , il faut s’assurer de sa sécurité, de son efficacité et de son incorruptibilité (éviter que des personnes ne puissent l’exploiter pour leur propre compte).
Bien que l'intelligence artificielle soit capable d’être beaucoup plus rapide que les humains, et de gérer plus de données, elle n’est pas toujours neutre.
La partialité de l'IA pose donc un autre problème éthique. Bien que l'intelligence artificielle ne soit pas intrinsèquement biaisée, les systèmes sont formés à l'aide de données provenant de sources humaines, ce qui peut entraîner la propagation de préjugés.
Par exemple, un outil d'embauche basée sur l'IA pourrait discriminer certains critères démographiques, si les ensembles de données utilisés pour former l'algorithme contenaient un préjugé contre un groupe particulier.
Google est l’une des entreprises de pointe en matière d'intelligence artificielle, comme le montre son logiciel qui utilise l'IA pour identifier des individus, des objets et des décors sur les images. Mais il peut y avoir des ratés : leur programme pour déceler les futurs criminels a fait preuve de préjugés à l'égard des personnes de couleur.
Encore une fois, si elle est utilisée avec l’objectif de progresser socialement, l'intelligence artificielle peut devenir un vecteur de transformation bénéfique. Mais il convient de rester vigilant. ⚠️
Plus une technologie est puissante, plus elle peut être utilisée aussi bien dans un but néfaste que positif.
Cela s'applique aux robots-soldats ou aux armes autonomes, mais aussi aux systèmes d'intelligence artificielle.
La cybersécurité deviendra de plus en plus importante. Des systèmes de protection insuffisants peuvent avoir un impact considérable. 🔒
Par exemple, l'IA est susceptible de faire l'objet d'attaques pouvant conduire à des comportements erronés pour les véhicules autonomes ou à la dissimulation d'objets sur des images de caméras de surveillance.
Si l'IA a le potentiel de personnaliser le contenu des moteurs de recherche en fonction de vos préférences, et d’améliorer le service à la clientèle grâce à l'utilisation de chatbots, certains craignent que cela n'entraîne un manque de lien social - et du coup une réduction du bien-être en général.
Parallèlement, si tout ce que vous voyez sur les réseaux sociaux, ce sont des opinions qui renforcent les vôtres, il est peu probable que vous développiez de l'empathie ou de la solidarité pour les autres.
Que se passerait-il si l'intelligence artificielle se retournait contre les humains ? 😳
A priori, elle ne pourrait pas devenir “méchante” au même titre qu’un être humain, ou comme dans les films hollywoodiens.
Il serait surprenant qu’un robot puisse nourrir de mauvaises intentions, mais en revanche, on peut imaginer quelque chose comme un manque de compréhension du contexte global.
La désinformation a pour effet de créer des clivages sociaux, et de perpétuer des opinions erronées et délétères.
Une fois que les fausses informations sont largement diffusées sur les réseaux sociaux, il peut être difficile d'en déterminer l'origine et de les combattre. Des outils d'intelligence artificielle sont utilisés pour propager des affirmations erronées, donnant l'impression que celles-ci sont légitimes, alors que ce n'est pas le cas.
L'utilisation de « deep fakes » pose aussi des problèmes éthiques.
Ces derniers sont désormais capables de contourner la reconnaissance vocale et faciale, ce qui leur permet de passer outre les mesures de sécurité.
D'autres enjeux moraux se posent lorsqu'il s'agit d'usurpation d'identité. L'utilisation de deep fakes pour influencer l'opinion publique peut avoir des implications considérables, et présenter des problèmes de sécurité.
Si l'homme maîtrise la chaîne alimentaire, ce n'est pas grâce à des capacités physiques hors normes.
La suprématie humaine est presque entièrement due à son ingéniosité et à son ascendance mentale. 🧠
Si nous pouvons prendre le dessus sur des animaux beaucoup plus forts que nous, c’est parce que nous sommes capables de créer et d’utiliser des outils (cognitifs ou physiques) pour les dominer.
Cela pose une question de premier ordre concernant l'intelligence artificielle : aura-t-elle un jour le même avantage sur nous ?
C'est ce qu’on appelle la “singularité” : le moment où l'humain ne sera plus l'entité la plus intelligente vivant sur cette planète.
Il ne suffit pas de concevoir des outils d'IA, puis de les regarder fonctionner.
Il est important de comprendre les processus de prise de décision de ces applications intelligentes.
Dans certains cas, il peut être difficile d’appréhender le raisonnement de certaines IA. Cette ignorance peut avoir des conséquences néfastes, en particulier dans des secteurs tels que les soins de santé ou le droit, où les facteurs d'influence doivent être pris en compte, et où de véritables vies humaines sont en jeu.
La prévalence croissante de l'intelligence artificielle dans tous les secteurs signifie que nous utilisons quotidiennement des outils d'IA pour prendre des décisions.
Si ces décisions aboutissent à des résultats négatifs, il peut être difficile de déterminer qui en est responsable. Les entreprises doivent-elles valider les algorithmes des outils qu'elles achètent ? Ou faut-il se tourner vers le créateur de l’IA ?
La recherche de la responsabilité est une problématique d’une grande complexité qu’il faudra démêler. ⚖️
Alors que les scientifiques investiguent encore et encore pour déceler les secrets de la conscience, nous comprenons maintenant mieux les mécanismes de récompense et d'aversion.
D'une certaine manière, nous utilisons ce genre de systèmes pour former les intelligences artificielles. Par exemple, ce que l’on appelle l'apprentissage par renforcement est comparable à l’éducation canine : l'amélioration des performances est encouragée par une récompense numérique.
Pour l'instant, les systèmes d’IA ne réagissent encore que partiellement à ces mécanismes, mais leurs réactions se font de plus en plus complexes et proches des nôtres.
Dès lors que nous commençons à considérer les machines comme des entités sentientes, il devient logique de s'interroger sur leur statut. Comment doit-on les traiter ? Doit-on prendre en compte leur souffrance ?
La technologie de l'IA et ses applications suscitent encore beaucoup d'incertitudes.
À l'heure actuelle, nous ne disposons que de peu de lois concernant l'intelligence artificielle.
L'UNESCO, une organisation internationale qui se consacre à la création d'un monde pacifique et durable, a élaboré la première norme mondiale pour l'éthique de l'IA, en 2021. 📜
Cette dernière inclut des préconisation en matière de sécurité, de surveillance et de supervision, de protection de la vie privée et des données, de respect de l’écologie, de responsabilité juridique et morale, de sensibilisation et de non-discrimination.
On peut espérer que ces principes seront bientôt adoptés par la plupart des pays. 🌍
De nombreux experts affirment que l'éthique de l'IA est essentielle pour un avenir responsable.
Bien que ce sujet s'accompagne d'une forte dose d'incertitude, il existe un mouvement positif en faveur de la réglementation de cette puissante technologie.
Tout en considérant les risques, gardons à l’esprit que, dans l'ensemble, l'intelligence artificielle a un vaste potentiel, et que sa mise en œuvre bénéfique dépend de nous tous.
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Dernière mise à jour : 26 septembre 2024
